Prenez une Hutong a moins de trois kilometres de Tian-an-men, le potentiel est inestimable !

Si elle est collee a Qianmen, un etage en vaut deux (au niveau des loyers), pourquoi se limiter ?

Evacuer vite fait bien fait tout le bas peuple.
Puisqu'il est si naif, faisons lui miroiter un avenir radieux a 30km du centre.

Traduction des slogans :
Demenagez tot, signez tot.
Choisissez tot un nouvel appartement, et profitez en au plus tot !
Variez les formes et les couleurs. La diversite, c'est plus rassurant.

Traduction des slogans :
Signez les contrats plus tot pour pouvoir choisir un nouvel appartement au plus tot.
Le plus tot installes dans sa nouvelle habitation, le plus tot le coeur est soulage et apaise.
Des fois que ca ne se verrait pas assez, mettons en place un vrai matraquage.

Commencons au plus tot les travaux. Time is money.

En plus, ca nous fera des belles photos.

Le bruit court qu'on abuse du peuple ? Lancons une contre-offensive deguisee !
Ci-dessous sur le graffiti : "Faites confiance au gouvernement, n'ecoutez pas les rumeurs".
La confiance, c'est ca qui compte.

Degageons un peu d'espace.

Un personnel dynamique est motive est la clef d'une reussite rapide.

C'est presque pret, bienvenue !

Et voila ! Chers consommateurs, dans quelques temps, evidemment avant le lancement des JO en 2008, vous pourrez venir depenser allegrement dans les boutiques de luxe de ce quartier de Qianmen revu moitie a la Qing, moitie a la francaise.
Car les promoteurs de ce vaste et moderne projet sont bel et bien francais. Ne manque plus que les petits drapeaux...
Quelques articles a ce sujet
Sur Aujourd'hui en Chine :
le 14/12/2006 à 6h05 par Simon Muys




En 2008, les Chinois auront laissé la place à Cartier, LVMH, Chaumet et la fondation Maeght. L’impressionnante destruction du quartier historique de Pékin, situé au sud de la place Tiananmen, a rythmé l’année 2006. Les Pékinois avaient déjà vu l’ouest de la place vidée de ses habitants pour accueillir l’opéra de Paul Andreu, le scénario se répète désormais au sud et les responsables du projet français font plutôt profil bas.
Réaménager un quartier historique
Rien n’est encore officiel pour l’attribution de la reconstruction, mais le maître d’œuvre français Jacques Jobard affiche une confiance à toute épreuve : « nous n'avons pas de concurrent, nous sommes les seuls à pouvoir exploiter ce quartier en respectant les contraintes imposées », a-t-il déclaré à RFI. En Chine depuis 26 ans, le vice-président de Phénix Design dispose d’un large crédit auprès de Pékin, s’étant associé à un groupe de construction proche de la municipalité. De plus, c’est le Français Alexandre Allard qui est à l'origine de ce projet très ambitieux. Il a acheté pour 70 ans avec sa société Imperial Avenue les 25 ha qui entourent la rue commerçante de Qianmen.
Le projet français va devoir passer les barrages des conservateurs du patrimoine. Malgré les bulldozers, Qianmen est un quartier protégé : on peut y détruire sans problème, mais il faut reconstruire en respectant un modèle « traditionnel ». Pas d’immeubles de plus de trois étages, des « hutongs » à remettre en valeur, des maisons à cour carrée (siheyuan) à réaménager … un projet taillé pour des architectes français donc.
Les valeurs sûres de la France
C’est Anthony Béchu qui se chargera des dessins du nouveau site. Après le CELAP, équivalent shanghaïen de l’ENA, l’architecte du siège de Chanel et de la Commission des Opérations de Bourse s’attaque à un projet d’ampleur. Sur 100 000 m², il faut concevoir toutes les boutiques, places, hôtels et galeries d’art qui donneront de la cohérence au quartier. Déjà prévus, un grand hôtel de luxe avec des suites aménagées dans une ancienne siheyuan, une rue commerçante piétonne, une galerie couverte par une verrière, plus de 400 boutiques avec les grands noms français du luxe, une rue pour les antiquaires, une place pour les bijoutiers, une autre pour les cafés et les restaurants, des espaces verts… Qianmen redeviendra un quartier animé, et on y trouvera très clairement l’esprit des centres-villes européens.
Mais en plus de conserver l’identité commerciale du quartier, le projet entend réintroduire la culture au cœur de la capitale. Une cinquantaine de galeries d’art seront présentes, notamment celle de la fondation Maeght, qui prévoit déjà une première exposition sur l’œuvre de Miro dans un espace de 450 m² en mars 2008. Selon Yoyo Maeght elle-même, « ce projet va créer un environnement complet de très haut niveau pour l'art, au cœur de Pékin ». Le Centre Pompidou a également chargé l’architecte Jean Nouvel de réaliser un espace de 10 000 m² dédiés à l’art contemporain. Un théâtre de l’époque Ming va être réaménagée en salle de concert de 1000 places par Pleyel. La Warner a également projeté d’ouvrir un cinéma de 10 salles, sur 52 000 m².
Exit les Chinois
Luxe et culture à la française donc, mais pas de petites gens. Les habitants historiques du quartier Qianmen ont déjà presque tous été évacués vers les banlieues éloignées de Pékin. Avec de maigres compensations, les propriétaires d’habitât traditionnel se retrouveront locataires dans des immeubles uniformes. Si les plus nombreux trouvent leur compte dans l’accès à des logements bien plus confortables, les personnes âgées ont difficilement accepté de dire adieu à leurs murs, mais n’ont pas pu s’opposer à leur disparition. Il y a trois mois encore, certains habitants continuaient de vivre dans les décombres de leur quartier en refusant de partir. Ils ont désormais été délogés.
Contacté par Aujourd'hui la Chine, Anthony Béchu préfère pour le moment rester discret sur la question.
Et sur Le Monde
LE MONDE | 21.12.06 | 17h32 • Mis à jour le 22.12.06 | 16h24 PÉKIN ENVOYÉ SPÉCIAL
D'immenses panneaux publicitaires ont envahi les rues du quartier de Qianmen, jusqu'à masquer la totalité des façades. Des images sobres au design élégant y vantent les vertus futures de Dazhalan "retrouvé" (prononcez da shi lan'r en pékinois), quartier célèbre de la ville chinoise, au sud de Pékin.
D'ordinaire, lorsqu'ils font disparaître une rue ancienne, phénomène qui s'est systématisé depuis l'an 2000 et accéléré depuis l'annonce du choix de Pékin comme site des Jeux olympiques de 2008, les promoteurs ou les édiles construisent un mur gris pudique "à l'ancienne", voire une mince épaisseur de magasins éphémères. Et derrière, les bulldozers et les grues entrent en action. Les panneaux publicitaires géants ont commencé à se répandre dans le Central Business District (CBD), à l'est de la vieille ville, les plus significatifs ayant vocation à masquer et simultanément à annoncer les travaux de la mystérieuse tour "zig-zag" de la télévision nationale (CCTV), imaginée par le Néerlandais Rem Koolhaas.
Les hauts panneaux de Dazhalan dissimulent un chaos méticuleusement ordonné : des maisons rapidement et violemment éventrées sans qu'il ait même été besoin d'y apposer le caractère chaï (à détruire), des fragments de rues encore debout, notamment celle qui donne son nom au quartier et où devraient subsister plusieurs édifices classés, tous d'inspiration européenne, et puis des ruelles si déclassées par une pauvreté organisée que le touriste se voit mal y poser son barda.
Régulièrement les panneaux s'entrouvrent pour laisser passer la vie pékinoise, inextinguible dans les ruines comme au pied des gratte-ciel. Un dresseur d'oiseaux profite d'une des larges voies ouvertes dans la chair de la ville, et encore préservée des voitures, pour faire prendre l'air à ses volatiles. Souriant, les petits marchands de pains aux herbes casent leurs fourneaux tant bien quel mal sur les trottoirs évanouis ou bancals. L'histoire du sourire pékinois à travers les souffrances n'a pas encore été écrite. Beaucoup d'Occidentaux en concluent que les habitants vivent avec bonheur la destruction de leur ville et leur propre expulsion dans de lointaines banlieues.
Commencée il y a quelques mois de façon apparemment erratique et insidieuse, la destruction de ce qui subsistait de la ville chinoise est entrée dans une phase décisive. La ville chinoise fut le lieu de convergence des caravanes et une sorte de ville commerciale, séparée de la ville tartare, au nord, qui abritait la ville impériale au tracé régulier. On y trouve notamment deux des cinq grands autels sacrés, intouchables, et d'ailleurs restaurés avec soin : le temple du Ciel (Tiantan) et, beaucoup moins connu, le temple de l'Agriculture (Xiannongtan), où reste logé le Musée de l'architecture, abandonné des dieux et oublié des rites dans son décor somptueux.
LE CENTRE SYMBOLIQUE DU PAYS
Qianmen, la porte devant, est la fausse jumelle de Tiananmen, qui a donné son nom à la fameuse esplanade. Longtemps restée la seule place publique de Pékin, cette immense étendue, qui fait face à la Cité interdite, a été ouverte par Mao à partir de 1950 et reste dominée par son mausolée depuis 1977. C'est le centre symbolique de la Chine, pays où, depuis 2000, les travaux de destruction des vestiges du passé et de construction de monuments à la modernité hasardeuse ont pris une ampleur sans précédent.
A l'ouest de la place, le Grand Théâtre national, confié au Français Paul Andreu, dont le chantier a été arrêté, les architectes invités à se reposer. Le nouvel "Opéra" attendra 2007 pour être achevé, 2008 au mieux pour ouvrir. Le quartier de Qianmen lui, faisait partie des zones protégées, terme d'une extrême volatilité qui oppose des conceptions et des usages très différents, selon qu'on se place dans la logique de l'Unesco (label supposé autoprotecteur, devenu argument touristique), dans celle des historiens de l'architecture (ils sont nombreux à Pékin à avoir cherché vainement à préserver ce qui était un des legs urbains les plus complets de l'histoire), ou dans celle du conglomérat des modernisateurs de la ville, plus ou moins intègres, et même dans ce cas assez peu soucieux du respect des zones protégées. L'opération Qianmen, dont Dazhalan est la partie la plus spectaculaire, est financièrement la plus prometteuse. On la doit à trois Français.
SANS ÉTATS D'ÂME
D'abord Alexandre Allard, l'entrepreneur français qui est à l'origine du projet qui, avec Christophe d'Orey, a créé en 2004 Imperial Avenue, pour piloter les opérations et rassembler les fonds nécessaires. Ensuite Jacques Jobard, chef d'entreprise installé en Chine depuis vingt-huit ans, associé à un groupe de construction de la mairie de Pékin, et qui peut donc soutenir le dossier auprès des autorités locales.
Enfin Anthony Béchu, architecte de vastes opérations de réhabilitation à Paris, et dont l'agence a pris pied en Chine et dispose d'une équipe pékinoise, Phoenix Design. C'est à lui que revient d'imaginer le simulacre d'une ville Qing, qui va se substituer à Qianmen et où pourraient se retrouver sans états d'âme, c'est ce qui se dit plus facilement à Pékin qu'à Paris, une annexe du Centre Pompidou, une antenne de la Fondation Maeght, une salle Pleyel, des hôtels et commerces de luxe.
Le projet est né dans l'ombre, les réactions n'en ont pas moins été vives, comme en témoigne le site de l'artiste Ou Ning (www.dazhalan-project.org).
L'autre jour, en voulant aller a Liulichang, une rue pleine d'antiquites pour touristes tres prisee des voyageurs, le chauffeur nous repond : "non, elle est detruite", reponse malheureusement pas appelee a disparaitre...