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PrÉSentation

  • : Yak en Chine
  • : Yannick en Chine Récit d'un ancien étudiant français en master en Chine, grand voyageur aux quatre coins de l'empire du milieu, maintenant ingénieur dans un grand groupe français à Handan dans la province du Hebei. Étudier à Tsinghua, à Pékin, voyager et travailler en Chine, aller à la rencontre de la culture et de la langue chinoise, apprendre le mandarin ou habiter à Handan, vous trouverez de tout ici !
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Pour s'y retrouver, les articles sont rangés dans diverses catégories (en particulier les provinces pour les voyages), que l'on retrouve dans la colonne de gauche. La categorie Beijing regroupe aussi bien les week-ends et excursions dans la banlieue de la capitale que des aspects de la vie quotidienne specifiques à Pékin. La vie universitaire est racontée dans la catégorie Tsinghua, et la catégorie Handan relate notre nouvelle vie dans le Hebei. La catégorie Chine traite plus des aspects culturels généraux, hors linguistiques qui sont abordés dans Langue chinoise. Une page recense tous nos voyages en Chine, avec une carte en grand format ainsi que des liens vers tous les articles correspondants.


La monnaie utilisée en Chine est le yuan (8.5 pour un euro). La population chinoise représente 20 fois celle de la France, et sa superficie est 17 fois supérieure.

 

大部分的文章只有法语,但是有些文章中法文都有,列单跟着链接。Voir ici la liste des articles disponibles en version bilingue.

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Le blog de Lina, tout neuf, avec beaucoup de photos, et (mais...) en chinois !

23 décembre 2011 5 23 /12 /décembre /2011 15:32

Nous avons reçu il y a quelques jours la visite d'une

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cousine de Lina et de son mari. Cousine éloignée, certes, puisque Lina ne la connaissait pas auparavant - alors que c'était seulement la petite-fille de la cousine germaine de sa grand-mère maternelle...

 

Cette cousine nous a été présentée par la famille car vivant à Xingtai, la ville du Hebei juste au nord de Handan - également un temps capitale de l'ancien royaume de Zhao, mais de manière si éphémère (7 ans) que cela n'a pas vraiment marqué les esprits.

 

Et ils ont donc profité d'un week-end pour venir nous rendre visite, à 50 km au sud de Xingtai. Nous en avons donc appris un peu plus sur l'importante population de compatriotes de Lina présents dans le sud du Hebei, à Handan comme à Xingtai : les entrepreneurs / décorateurs du Hubei.

 

Comme beaucoup d'entre eux originaires de la même bourgade dans le Hubei, ils ont quitté leur ville natale il y a de longues années pour partir faire fortune sur des terres plus accueillantes. Faire fortune, ou tout du moins faire leur vie.

 

Leur métier : faire l'aménagement intérieur des appartements neufs, un métier en plein boom du fait de  la frénésie immobilière en Chine - qui pourrait cependant s'essouffler si la bulle immobilière s'effondre. Le mari de la cousine Cuijiao a commencé comme simple ouvrier du bâtiment, puis après avoir suffisamment développé son réseau s'est lancé à son compte, embauchant selon les besoins d'autres ouvriers pour faire le travail.

 

Pourquoi "des terres plus accueillantes" ? Nous leur avons demandé ce qu'ils trouvaient à la province du Hebei, pourquoi des milliers d'habitants d'un village du Hubei qui n'en compte que cinquante mille se retrouvaient à Handan, à Xingtai et dans d'autres villes des alentours. Leur réponse nous aurait sans doute surpris si la mère de Lina ne nous l'avait déjà dit elle-même quelques semaines plus tôt : "dans notre province les gens sont trop rusés (狡猾), cherchent constamment à nous avoir. Mais les gens du Hebei sont plus honnêtes". Et ce sont des locaux qui le disent...

 

Mais revenons au sujet principal : il faut savoir qu'en Chine,

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l'aménagement (ou la décoration) d'un appartement est une étape très importante. En effet, les appartements neufs sont dans la très grande majorité des cas livrés "nus" (毛坯), c'est à dire sans revêtement au sol (juste la chape de béton), sans peinture, sans cuisine, toilettes, éclairage... seuls les fils et tuyaux sont prêts. Le budget aménagement peut selon les exigences représenter une part non négligeable du coût final de l'appartement - autant même que l'appartement lui-même dans le cas d'un aménagement luxueux dans une ville aux prix de l'immobilier relativement bas. L'aménagement est d'ailleurs généralement plus poussé qu'en France : les Chinois aiment en particulier beaucoup les jeux d'éclairage et les faux plafonds, comme on peut le voir sur ces quelques publicités.

 

 

 

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Du coup, ils sont des milliers de travailleurs sans qualification particulière à accourir vers les villes en développement rapide pour profiter de ce marché florissant. De quelques dizaines à quelques centaines de milliers de yuans, tous les prix coexistent selon qu'on veut son aménagement (装修) basique (简装), de qualité (精装) ou luxueux (豪装). Mais la part laissée aux ouvriers ne représente pas forcément grand chose - surtout si l'entrepreneur s'est déjà servi au passage.

 

Nos cousins travaillent dur (en fait, seulement lui, sa femme l'assiste seulement occasionnellement) pour économiser pour élever leurs deux garçons (des jumeaux, rare) restés vivre au village natal chez les grands parents. Ils sont partis en 1998 alors que les jumeaux n'avaient qu'un an, et ne reviennent que deux ou trois fois l'an. Ils logent dans une chambrette d'une habitation traditionnelle chinoise (les "courtyards" à cour carrée), dans un 城中村 (village au coeur de la ville, généralement sur la liste des prochains quartiers à raser) de Xingtai. La chambre ne leur coûte que 110 Y par mois (13 euros), mais à ce prix ce n'est pas chauffé, et il fait souvent -5° ou -10° en hiver dans cette région.

 

Ils étaient pressés que le nouvel an arrive, pour pouvoir enfin retourner quelques semaines dans le Hubei, où je me souviens avoir passé un hiver très pénible en l'absence également de chauffage, mais c'était avant d'avoir réalisé que 0/5° sans chauffage était toujours mieux que -10/-5° sans chauffage non plus...

 

Les bonnes années, ils peuvent gagner jusqu'à cent ou deux cent mille yuans. Les mauvaises, juste trente ou quarante mille. Cela est largement suffisant pour vivre à Xingtai, mais leur but est d'économiser pour offrir une meilleure vie à leurs garçons. Et en étant loin d'eux, ce n'est pas facile, car les grands-parents chinois ont de nos jours bien du mal à encadrer les jeunes générations, le gap culturel étant immense : en Chine, on parle déjà de choc des générations avec seulement 10 ans d'écart, alors imaginez 50 ans ! Et les enfants de nos cousins, choyés mais peu cadrés, passent leur temps sur internet, redoublent au collège, et suivront probablement le même chemin que leurs parents, celui des travailleurs ou entrepreneurs migrants.

 

On se demande parfois à quoi bon tant de peine. Mais les choix ne sont pas si simples, et le poids des habitudes sociétales fait qu'il est difficile d'imaginer vivre autrement pour bon nombre de gens dans la même situation.

 

Après un copieux repas près de chez nous, nos cousins sont repartis à Xingtai, pour quelques derniers jours avant le répit hivernal. Et une nouvelle année recommencera loin de chez eux.

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19 décembre 2011 1 19 /12 /décembre /2011 05:26

Un de nos amis à Handan a une profession pour le moins singulière : employé chez un promoteur immobilier, il est chargé de négocier les expropriations des villageois pour permettre la construction de nouvelles résidences. Nous avons donc pu découvrir l'envers du décor de ce sujet hautement médiatisé, en particulier à l'étranger.

 

On entend beaucoup parler dans les médias - en France comme en Chine - d'expropriations forcées, de violences ou intimidations, envers des habitants réticents à quitter leur logement et se battant jusqu'au bout pour obtenir une indemnisation décente. Les images de "maisons-clous" (钉子户, maison-îlot dont tous les alentours ont déjà été démolis) ont fait le tour du web, des citoyens du monde entier s'émouvant du combat désespéré de ces David de la Chine moderne.

 

Ceci masque en fait une réalité plus contrastée.

 

Loin de moi l'idée de nier l'existence de violences, indemnisations ridicules et autres abus. Les promoteurs peu scrupuleux soutenus à des gouvernements locaux corrompus existent hélas un peu partout en Chine, et doivent être combattus et dénoncés avec la plus grande sévérité - voir à ce sujet le combat des habitants de Wukan dans le Guangdong. Mais cela ne reflète pas la majorité des situations.

 

Au contraire, dans la plupart des cas, l'annonce d'un plan d'expropriation à venir est une bonne nouvelle pour les propriétaires des habitations à détruire. C'est en effet le moyen légal le plus efficace et le plus rapide pour ces populations de citadins défavorisés de s'enrichir ou d'élever brutalement son niveau de vie. La raison est que les indemnisations peuvent dans certains cas atteindre des sommes astronomiques, pour les emplacements les mieux situés. Les terres situées à proximité des villes peuvent donc s'attendre à d'importantes flambées des prix dans les années à venir, ce qui contribue souvent à figer le marché dans ces villages, dans l'attente d'éventuelles plus-values énormes si les projets des promoteurs se concrétisent.

 

De manière concrète, comment cela se passe-t-il ? Je prends ici l'exemple précis du contrat sur lequel travaille notre ami de Handan. La politique actuelle est assez simple : pour un foyer possédant un logement de 75 m², le promoteur s'engage à donner un appartement neuf au même endroit de 130 m², prend en charge les frais de location à l'extérieur les trois ans que dure la construction, paye les frais de déménagement, et ajoute une prime de 50 000 yuans (à comparer aux 600 000 yuans que coûte l'appartement neuf). Autant dire que d'un point de vue purement économique, le deal est plutôt rentable. Pour peu qu'un même habitant ait été propriétaire de plusieurs lopins de terre sur une zone à développer, il est facile de devenir riche.

 

Un détail important toutefois : les indemnisations ne concernent que les propriétaires. Pour des locataires, même présents depuis des années, il n'y aura rien. Il faudra qu'ils se relogent eux-mêmes ailleurs. Pour les populations louant des "appartements" dans les villages à détruire (souvent de vrais taudis sans chauffage ni toilettes) ce genre de déménagement fréquent est hélas le lot commun.

 

Alors, pourquoi des propriétaires font-ils de la résistance ? Il peut y avoir plusieurs raisons.

 

Une raison possible est que les conditions d'indemnisation ne soient pas bonnes, ou n'incluent pas un appartement au même endroit. Cela arrive, et si seule la valeur de l'ancien appartement - même majorée - est remboursée, ce sera loin d'être suffisant pour se payer un appartement neuf sur place. Ce n'est pas le cas dans notre exemple.

 

Une autre raison est très courante : les habitants, d'un certain point de vue, sont en position de force vis-à-vis du promoteur car tant qu'ils sont là les travaux ne peuvent pas débuter, et le promoteur ne peut pas commencer à vendre les appartements neufs sur plans. Ils tentent donc de négocier une indemnité plus élevée, généralement l'augmentation de la prime de 50 000 yuans. C'est un jeu dangereux : les indemnités sont susceptibles d'augmenter avec le temps, mais ceux signant en premier ont des bonus, et il est possible que le promoteur perde patience. Les moyens de pression pour accélérer les départs sont alors d'accepter de mettre plus d'argent, ou de passer à l'intimidation (verbale, physique, etc).

 

Notre ami refusant de faire appel aux mafias pour ces actions, il ne peut que négocier des primes plus élevées, ou faire appel à toute sa force de persuasion. Il est aidé dans cette tâche par un envoyé du gouvernement local, qui soutient le projet, mais ne peut qu'apporter la bonne parole. Clairement pas un boulot facile !

 

Ainsi, une bonne partie des habitants signent vite, mais d'autres demandent toujours plus, jusqu'à 1 ou 2 millions de yuans (soit le prix de 2 ou 3 appartements à Handan en plus de l'appartement neuf offert !). Il y a beaucoup de bluff des deux côtés, et notre ami se retrouve souvent pris entre deux feux : un patron n'acceptant pas d'augmenter les primes, et des habitants demandant toujours plus. Il est fréquent que les indemnisations passent de 50 000 à 100 000 ou 200 000 yuans voire plus, et c'est bien la raison pour laquelle certains continuent à attendre. Mais si le grand patron s'impatiente et fait appel à une bande de costauds pour évacuer le problème, ils risquent de tout perdre...

Bref, il y a depuis une dizaine d'années une véritable fureur autour de l'immobilier en Chine. De véritables fortunes se sont bâties, ou plus fréquemment bon nombre de paysans périurbains sont devenus en quelques années de nouveaux riches pour avoir acheté les bons terrains avant le boom. Mais tout cela crée beaucoup de rancoeurs à l'intérieur même de quartiers à raser, et donne une valeur immense aux informations sur le planning urbain, ouvrant ainsi une grande porte aux "délits d'initiés" immobiliers.

 

Un secteur difficile, et je souhaite bien du courage à mon ami Handanais dans l'accomplissement de ce travail discutable mais ô combien emblématique de la société chinoise moderne.

 

Pour finir, voici notre sympathique ami en question, et sa non moins sympathique épouse, en pleine partie de Mah-Jong. Merci à tous les deux !

 

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