Cet article fait partie de la serie sur le grand voyage en Chine a l'ete 2006, au Shanxi, Tibet, Sichuan, a Hong-Kong, Nankin, et dans le Henan. Voici la page principale.
Nous avons loue a Lhasa un LandCruiser et son chauffeur pour 10 jours, pour nous mener le long de la Friendship Highway (la route reliant Lhasa a Kathmandou). Apres de vaines negociations, nous avons opte pour le modele "new Landcruiser", plus confortable et en meilleure qualite. Quand je vois ou nous en sommes deux jours apres le depart, j'ose a peine imagine l'etat des "old Landcruiser"... Mais nous reviendrons la dessus plus tard.
D'un point de vue pratique, louer ce genre de vehicule sur un itineraire determine est extremement precis. Il suffit de se pointer dans l'une des nombreuses antennes du FIT (foreign independent traveller) et de demander le prix. En cas de satisfaction, le depart peut se faire le surlendemain; il faut leur laisser le temps de trouver un chauffeur et de s'occuper des nombreux permis dont les etrangers ont encore besoin pour chaque region/district/ville/parc du Tibet. On peut payer pour tout un tas d'options supplementaires, allant du guide touristique au cuisinier, en passant par la location d'equipement a celle de yaks ou de chevaux pour les treks. Mais en y reflechissant mieux, mieux vaut ne prendre que l'offre basique, et s'occuper soi meme du reste. On nous proposait d'abord 10700 Yuan pour un tout compris sauf hotels et restaurants, l'agence se chargeant de trouver des yaks pour le trek, d'acheter la nourriture necessaire, de trouver un guide connaissant le chemin et de nous louer tout l'equipement (tentes, duvets, matelas, rechauds...) car nous n'avions rien.
Finalement, nous avons paye 6300Y pour l'offre basique (chauffeur et permis), preferant gerer le reste nous memes. Une journee avant le depart a ete employee a tout preparer : achat d'un rechaud+duvet+matelas+gaz d'occasion, le tout pour 300Y a une anglaise repartant le lendemain; location de deux duvets pour 150Y en tout pour 10 jours, achat de trois paires de gants peut-etre North Face pour 100Y chacune, achat d'un anorak double polaire pour Seb pour 400Y, achat de chaussures de marche pour le meme Sebastien pour 290Y, achat de lunettes de soleil pour Raph pour 190Y, achat de nourriture (comprendre :pates dessechees, bouillie d'avoine, lait concentre et fruits secs + the ) pour 4 jours plus les ustensiles de cuisine necessaires, le tout pour 350Y. Et Raph s'est charge d'amener de France une tente et deux tapis de sol, nous voila donc pares !
Hesitant a prendre un guide, car le topo pour le trek fourni par le Lonely Planet est detaille mais pas completement suffisant, nous en avons parle avec l'agence, qui a repete 5 fois qu'elle pouvait fournie un guide touristique. C'est a dire ne connaissant rien a la montagne. Inutile donc de payer sur ca, les yakmen de Tingri (d'ou nous commenceront a marcher) doivent tres bien connaitre l'itineraire. On espere juste qu'ils parlent chinois, ce qui est loin d'etre acquis !
Bref, nous voile devant la voiture "neuve", c'est a dire de 1994. Le compteur de vitesse et celui des kilometres ne marchent pas, les vitres electriques sont souvent bloquees, un pet sur le parebrise ainsi qu'une large fissure completent le tableau (initial). Mais elle est spacieuse et assez confortable, en tout cas pour 4 personnes cela semble presque luxueux.
Sortis de Lhasa, direction ouest/sud-ouest. Premiere etape, le col de Kamba-La, detour de notre chemin pour admirer le lac turquoise Yamdrok-Tso (Tso veut dire lac en tibetain). Premiere deconvenue, passee la barre des 4500, on ne voit plus rien du tout, dans le brouillard le plus total. Croyant aux miracles, nous poursuivons l'ascension du col, esperant une fragmentation soudaine de la couche nuageuse a notre arrivee.,
Eh bien non ! A 4800, on ne voit toujours rien, comme en temoigne cette video prise durant les 45 minutes de montee depuis la vallee.
Tant pis pour nous, c'etait quand meme sympa au sommet, avec les vendeurs de babioles et les promeneurs de yak/chevres/chien a collier en poil de yak, deux ou trois fois plus nombreux que les quelques touristes egares. Voici d'ailleurs quelques photos.
Avec un fameux chien a collerette en poils de yak... et la photo pour 5 Yuan ! On voulait donner seulement 1 yuan, mais a ce moment le proprietaire nous exhibe une carte officielle stipulant son emploi ici... on prefere ne pas discuter; quelle organisation !
Dans la vallee, nous longeons le celebre Yarlung Tsampo, qui n'est autre que le fameux Brahmapoutre ! Une grande partie des plus grands fleuves au monde (Mekong, fleuve jaune, Yangtse, Indus,...) prend en effet sa source sur le toit du monde.
Quelques minutes plus tard, plof plof plof plof plof plof... on s'arrete et un pneu a effectivement rendu l'ame. La solidarite des chauffeurs tibetains est heureusement vite mise en pratique : deux autres jeeps s'arretent aupres de nous pour accelerer le changement. La roue sera reparee a la pause de midi pour 20 Yuan (neuve, elle coute 600Y, et elle etait justement quasiment neuve, dommage...).
Il ne nous faut donc pas longtemps pour reprendre la route, et pour arriver a un relais au milieu de nulle-part, ou se massent divers restaurants aux pancartes identiques : saveurs du Sichuan. Le chauffeur choisit pour nous, mais nul besoin de s'inquieter d;une connivence avec le patron local. La coutume veut que le chauffeur et les guides soient invites a l'hotel et au restaurant quand ils y deversent des clients. Apres quelques reclamations, on paie 90Y pour trois pour un repas plus que quelconque et pas specialement copieux. Le car de touristes chinois nous remonte le moral : ils ont paye le meme prix. Mais quand on a mange la veille mieux, pour moins cher, et pour 10 personnes, normal d'etre un peu decu...
Mais quelques kilometres apres etre repartis, c'est autour des vitesses de nous lacher une par une; en quelques minutes seule la troisieme passe encore. Mais des que ca monte, plus possible de redemarrer... Le chauffeur (27 ans, expert en conduite de 4*4 puisqu'il a tres honorablement figure a des competitions interregionales chinoises de technique de conduite) passe alors en mode 4 roues motrices, nous permettant de redemarrer mais limitant la vitesse a 30km/h. Et on est encore tres loin de l'etape (Gyantse). Deux heures plus tard, de plus en plus desespere par l'absence de garage, il s'arrete au bord de la route et entreprend de reparer lui meme la boite de vitesses, et passe aussitot sous la voiture. Aide par des tibetains travaillant dans les environs, il vient a bout du probleme en une heure. Il a en fait bidouille une piece qui a fondu, mais rien remplace ni vraiment repare. On prie pour arriver a bon port, sachant que la voiture aura besoin d'un bon passage au garage dans la soiree.
Des ouvriers tibetains peinent a soulever un poteau electrique en beton, qu'ils doivent monter dans la pente a gauche. Ils s'arretent tous les 10 metres pour souffler. On voit que le prix de la main d'oeuvre n'est pas le meme que chez nous...
Nous avons la chance de passer par un endroit ou a lieu un festival tibetain, en l'honneur des dieux pour les bonnes recoltes entre autres bienfaits. Tout le monde est vetu en habits traditionnels, c'est genial ! Quelques photos.
Jeunes tibetaines en habit traditionnel
Foule entierement tibetaine, seuls les drapeaux chinois sont la pour rappeler la presence des Han.
Video tournee lors de ce festival.
C'etait le dernier des problemes de la journee, et le reste est magnifique. On prend une piste dans le desert pour couper au plus court, et ces quelques dizaines de minutes dans ces paysages rattrapent toutes nos deconvenues !
Quelques photos des derniers paysages.
Dans le desert
Dans le desert
C'est au final a 18h30 que l'on arrive a Gyantse, 11h apres notre depart, et sans autre pause que celles du col, des reparations et du restaurant. Voir l'article consacre a Gyantse pour la suite.
Devinez ce que c'est...
Indice : comparez ce mur avec la photo ci-dessous
Solution : c'est un mur sur lequel sechent des bouses de yak petries a la main (on voit tres nettement les traces de doigts). Le combustible est ainsi entrepose. Et il y en a partout dans les petits villages !
En video, notre arrivee a Gyantse
Charrette sur la piste menant a Gyantse, comme on en rencontre des dizaines dans la region.
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